Paillettes et yeux fermés...
Samedi dernier, je me suis rendu au… jumping international de Kinshasa ! Ce n'est même pas une blague! Avec le golf, le grand hôtel et le club nautique, le cercle équestre fait partie de ces bastions déconnectés où la jet set kinoise, toutes couleurs de peau confondues, aime à parader le week-end.
Première réflexion dans ce genre d’endroit : « Y a du pognon à Kinshasa ! ». L’état de la ville me laissait pourtant en douter. C’est dans ces petits rassemblements mondains que l’on réalise notamment la richesse du sous sol congolais. On la voit alors apparaître à la surface sous forme de luxueux 4x4 et de chemisiers Christian Dior.
C’est là aussi que l’on perçoit le gouffre qui sépare une certaine caste privilégiée du reste de la population. Apprenant que je travaillais dans la coopération, un homme est parvenu à me demander : « Au fond, c’est quoi les difficultés de la population ? Il y a des problèmes d’eau, ici ? On m’avait pourtant toujours dit que la REGIDESO faisait bien son travail… »
C'est vrai qu'il pleut beaucoup sur Kinshasa. Souvent trop, ou trop fort. Mais à Kimbanseke, banlieue d’un million d’habitants, 45% de la population n’a pas accès à de l’eau de qualité*. Il y a le Kinshasa des riches... et celui des autres...
* de Herdt T. et al. , 2005, Analyse comparée de l’évolution socio-économique des communes de Kimbanseke et de Kisenso.