Kin... la poubelle!
Les anciens ont beau dire qu'il y a une légère amélioration, Kinshasa reste un gigantesque dépotoir. Au grand désespoir des Kinois, une émission de télévision l'a même décrêtée "ville la plus sale de la planète". Si le boulevard du 30 juin est plus présentable qu'avant, les déchets sont ailleurs, omniprésents.
Cette ville de 8 millions d'habitants ne compte pas une seule décharge officielle, pas le moindre incinérateur, pas l'ombre d'une poubelle publique. Éboueur reste ici un métier à inventer. Les sachets bouchent les collecteurs et les métaux lourds se retrouvent dans les légumes... L'insalubrité est généralisée.
Comme d'habitude, la population tente de pallier les défaillances de l'Etat avec les moyens du bords. En fin de compte, on ne peut compter que sur la débrouille... le fameux article 15.
Les "pousse-pousseurs" déplacent ce qu'ils peuvent et vont vider leur chariot d'ordures un peu plus loin des regards. Lorsque le tas est trop gros, on le déplace vers une décharge improvisée. Lorsque la décharge est trop importante, on y met le feu... tout fond!
A la tombée de la nuit, les rues prennent une odeur de plastique brûlé et de moteurs mal réglés. Une multitude de petits feux éclairent les trottoirs défoncés et tentent d'éliminer les détritus produits pendant la journée. Au même moment, les véhicules bondés engorgent les principaux axes de la ville. S'il n'y a pas de vent, c'est un brouillard nauséabond qui envahit la capitale. 18h30... l'heure de l'asphyxie...