Un geste fort!

En 2006, les Congolais sont allés aux urnes pour élire leurs dirigeants. Il aura fallu attendre quarante ans. A coup de pressions et de millions, le processus électoral a finalement été mené à bien. Cette performance technique et démocratique a d'abord été portée puis saluée par l'ensemble de la communauté internationale. Mais la vague d'euphorie qui a submergé promoteurs et observateurs occidentaux n'a pas touché de la même manière le peuple congolais. Plusieurs décennies de dictature et l'instabilité d'une interminable transition ont sérieusement entamé le moral des Congolais. De promesses non tenues en effets d'annonces, la population a appris la prudence. Cette fois on ne l'y reprendra plus. Pas question de sauter de joie pour un processus électoral qui ne serait pas suivi des changements attendus. Au Congo, à présent, on veut juger sur pièce. Toucher du doigt les résultats.

Pas simple pourtant de redresser un navire à la dérive depuis si longtemps. La meilleure volonté du monde peut-elle suffire? Les mentalités comme les infrastructures ont souffert des affres du temps. Les chantiers à entreprendre sont aussi nombreux que titanesques. Tout est à reconstruire.

Les Congolais le savent, la vie ne va pas changer d’un claquement de doigts. Il faudra encore un peu de patience avant de voir des changements tangibles. Mais pour faire renaître l’espoir et pour trouver le courage de retrousser ses manches, il faut des signaux positifs, des gestes forts de la part des autorités fraîchement élues.

La destruction de plusieurs maisons bourgeoises illégales à deux pas du parlement ou l'évacuation de l'institut d'études médicales squatté par des centaines militaires depuis dix ans font partie de ces actions symboliques qu’attend la population. Espérons que ce soit l’amorce d’un véritable changement et la fin de la récréation…