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Du Cabiau à Kinshasa
22 mars 2007

Le réveil des canons...

Nous sommes le jeudi 22 mars 2007. Il est 14h00 à Kinshasa. A l'extérieur de notre bureau, l'ambiance est étrangement calme pour cette heure de l'après-midi. Pas l'ombre d'un visiteur. Le va-et-vient des véhicules qui rythme généralement notre parcelle s'est interrompu. Seules les détonations d'armes lourdes et le bruissement lointain de la foule qui fuit la ville perturbent la quiétude de l'instant.

vert_soldier_afp_giA l'intérieur, l'ambiance est toute autre. Plus moyen de travailler. Le ventre est noué. Les quelques collègues qui ont choisi de rester sur place sont pendus à une radio, à un gsm ou un talkie-walkie. On écoute les recommandations des ambassades sur 98.8FM. On apprend qu'il y a des blessés sur le 30 juin. L'inquiétude grandit. Les congolais semblent mieux gérer le stress que les occidentaux. Il faut dire qu'ils n'en sont pas à leurs premières échauffourées. Mais ça fait tout de même un certain temps que l'on n'avait plus entendu autant de déflagrations à Kinshasa. Les médias confirment que des combats nourris se déroulent en plein coeur de la ville. Nos chauffeurs ont croisé des colonnes de blindés en revenant à Limete...

La poudrière s'est donc finalement enflammée. En milieu de matinée, les premiers sms de l'Ambassade de Belgique arrivaient pour nous avertir de la détérioration de la situation.

10h45 : “Avenue justice difficile d'accès pour l'instant... rien de grave...”

11h20 : “Dégager avenue justice et cimetière. Ca tire...”

13h11 : “Tirs armes lourdes centre ville. Pas de déplacements”

13h50 : “Combats centre ville. Circulation bloquée. Restez au lieu de travail ou maison. Prendre écoute radio et alerte.”

vert_rebels_afp_giDepuis lors, les coups de fil se sont multipliés. Nos amis des Nations Unies sont réfugiés au sous sol de leur immeuble. Nos collègues basés au Ministère de la santé sont rassemblés dans le couloir pour s'éloigner des fenêtres. Les élèves de l'école française (dont les filles de mon patron) sont cachés sous les tables... Finalement, nous avons bien de la chance d'être excentrés.

Là ou nous sommes, nous ne risquons pas grand chose. A mesure que les heures passent, l'ambiance devient plus calme.  Chacun se trouve une occupation pour se vider l'esprit. Mais personne ne peut travailler. Personne ne sait quand on pourra sortir. On attend que les canons se taisent... Pauvre Congo...

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Commentaires
A
take care fieu<br /> camoufle toi! je passe à la FN d'herstal te chercher ce qu'il te faut comme matos ;-)
G
Salut François,<br /> <br /> Sois prudent, pas de folie. Dis toi que dans quelques mois, tu auras quelques bonnes histoires à partager autour d'un verre. Entre temps, keep safe.
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