Invraisemblable n'est pas congolais!

Hier matin, de nombreux journaux congolais publiaient une étrange interview du Président Joseph Kabila recueillie par un "journaliste indépendant", à l'occasion de son passage à l'Assemblée générale des Nations Unies. Le soir même, les photocopies de l'article se vendaient 200FC sur les boulevards de Kinshasa. Entre autres surprises de taille, le chef de l'Etat y annonçait vouloir se doter de l'arme nucléaire d'ici 2011... La Chine devait l'y aider.

Ce matin, Colette Braeckman dénonçait sur son blog l'imposture de ce pseudo confrère journaliste, un certain Jackson Wilson. Une grossière manipulation médiatique, selon elle. Pourtant, elle semblait alors bien seule à remettre en doute la véracité de ces déclarations présidentielles. Tout le monde ici était prêt à avaler l'improbable.

Interview du Président Kabila >< Réaction de Colette Braeckman

Il est à présent 14h30. L'interview n'est plus disponible. Il aura fallu un jour et demi pour faire la lumière sur cette dangereuse machination. Colette Braeckman avait évidemment raison. Saluons tout de même la clairvoyance et l'esprit critique d'une certaine presse congolaise qui a publié un article aussi invraisemblable sans en vérifier la source. La démocratie est entre de bonnes mains...

Comments

[Alex Engwete]

Lisez l’article ci-dessous. Je l’avais écrit en janvier 2007 pour le magazine congolais en ligne « La Conscience » (où j’ai aussi une fois retrouvé un article de Cabiau). Quel ne fut mon étonnement de le retrouver mot pour mot sur le site de « Digitalcongo » sous la plume d’un plagiaire nommé Jean-Claude Kitete du « Forum des As ». Le seul changement opéré par le plagiaire est la date de la présentation supposée de Mutombo Dikembe par le président américain. Le seul problème, pour notre plagiaire amateur, c’est que le discours sur l’état de l’union n’est traditionnellement prononcé qu’en janvier par le président américain. Consultez l’article original sur le site de « La Conscience » et comparez-le à ce plagiat dont je donne le lien à la fin de l’article.

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Mutombo Dikembe présenté au peuple américain

Kinshasa, 04/07/2007 / Politique
Pour la toute première fois de l’histoire américaine et incidemment de l’histoire de la Rdc, un Congolais est à l’affiche au congrès américain. La nuit du lundi 2 Juillet 2007, sous la rotonde du congrès à Washington, DC, au cours de son allocution sur l’Etat de l’union, un exercice annuel du chef de l’exécutif américain, le Président George W.Bush a pré­senté au peuple des Etats-Unis le basketteur congolais Mutombo Dikembe, assis à la droite de la 1ère dame américaine, Mme Laura Bush sur le balcon surplombant la grande salle du congrès.

Sous les ovations des sénateurs et des congressmen présents en ce lieu, le basketteur congolais s’était alors levé pour saluer la foule. Aussitôt après, le Président américain faisait ainsi référence à Mutombo dans son speech dont la traduction du passage était comme suit: « Dikembe Mutombo a grandi en Afrique, et précisément en République Démocratique du Congo, au milieu de la grande pauvreté ambiante et des maladies. Il est venu à Georgetown Univer­sity nanti d’une bourse pour y étudier la médecine. Mais le coach John Thompson a jeté un regard sur Diekembe et s’est fait une idée toute différente.

Ainsi Dikembe est devenu une star dans la NBA et un citoyen des Etats-Unis. Mais il n’a jamais oublié la terre de sa naissance ou le devoir de partager sa bénédiction avec les autres (ses compatriotes notamment). Il a construit un hôpital flambant neuf dans sa ville natale. Un ami a dit de cet homme au grand coeur : « Mutombo croit que Dieu lui a donné cette occa­sion pour réaliser de grandes choses ». Et nous sommes fiers d’appeler ce fils du Congo no­tre concitoyen américain ».

Au terme de ce paragraphe du Président américain, Mutombo Dikembe, du haut de sa grande taille s’est alors levé en vue de saluer l’assistance et de donner des accolades à Laura Bush. Il sied de préciser qu’il est dans la tradition présidentielle américain, à l’occasion de ces discours annuels, de présenter au milieu de l’année des citoyens américains qui se sont distingués au cours de l’année précédente soit par leur entreprenariat, soit par leur héroïsme.

Notons que Mutombo Dikembe n’a cependant pas été le seul au rendez-vous d’honneur de ce jour. Il a partagé cette distinction avec d’autres Américains tels que Julie Aigner-Clark, une entrepreneuse, Wesley Autrey, un new-yorkais qui avait sauvé un homme tombé sur la voie ferrée et le sergent Tommy Rieman, héros de la guerre en cours en Irak. Mais le plus important et le plus fier, c’est que Mutombo a été le premier de ce quartette d’hommes valeureux à être présentés.

(Ern.)

Jean-Claude Kitete/Forum des As

Last edited: 04/07/2007 13:41:10
http://www.digitalcongo.net/article/44886

[Alex Engwete]

En RDC, On ne peut absolument pas parler de journalisme, encore moins de journalisme d’investigation. Ceux qui passent abusivement pour des « journalistes » à Kinshasa sont au mieux ce qu’on appelle chez nous des « parlementaires debout », fabricants ou transcripteurs de rumeurs dans nos « nganda » de la cité ; et au pire des « injurologues » (spécialistes des injures) ou des mercenaires de la plume au service de l’une ou l’autre personnalité publique ou d’un quelconque groupe politique. (« Radio Okapi », dont on salue le courage et le professionnalisme, ne fait que du journaliste réactif fait de brèves dépêches sans aucun approfondissement ou suivi de l’information). S’il y avait du journalisme en RDC, on aurait tout au moins un millier de correspondants incorporés dans les opérations militaires dans l’Est du pays à l’instar du programme « embedding » des journalistes américains en Irak (et on s’étonne qu’il y ait silence assourdissant sur le plan international sur ce qui se passe dans cette région du pays). Tout au contraire, nos journaux et télés de Kinshasa se contentent de répercuter les dépêches des médias occidentaux qui ont des correspondants aux Kivu. Et nos écoles de journalisme produisent des « journaleux » à la pelle qui se bornent à copier les mauvaises habitudes de leurs aînés : diffamations, affabulations, etc. (et « Journaliste en Danger » de Kinshasa, dont les méthodes d’investigation souffrent des mêmes carences, pousse chaque fois des cris d’orfraie chaque fois qu’on arrête, à raison, l’un des membres de cette confrérie de fieffés menteurs et de corrompus). Ces écoles de journalisme devraient immédiatement commencer un partenariat avec les Forces Armées de la RDC (FARDC) pour envoyer des stagiaires sur les théâtres des opérations… Nos journalistes de Kinshasa sont des poseurs ; il y en a même un au journal « L’Avenir » qui ose signer ses articles « Prince Malko » comme SAS le Prince Malko Linge de la série des romans de Gérard de Villiers---quelle honte !