Le développement par les déchets...
Parmi les différents projets sur lesquels je travaille actuellement, il en est un qui me tient particulièrement à cœur. Un fleuron de développement économique durable (humhum!). Le secret? Le ressort le plus efficace du monde. Le meilleur garant de la pérennité d’un projet: la rentabilité économique!
Comme beaucoup d’autres grandes villes, Kinshasa produit quotidiennement une quantité phénoménale d’immondices sans savoir comment s’en débarrasser. Parmi ces ordures, les sachets plastiques sont particulièrement problématiques. Ils jonchent les rues, bouchent les collecteurs et posent un vrai problème de salubrité.
D’autre part, le manque d’activités génératrices de revenus a transformé les communes périphériques de Kimbanseke et Kisenso en « cités dortoirs ». La plupart des habitants ont bien du mal à y trouver de quoi nourrir leur famille et sont pour cela obligés de parcourir de grandes distances.
Sans prétendre apporter une solution définitive à ces deux problèmes de pollution et de pauvreté, nous pensons qu’il est possible de faire d’une pierre deux coups… et dans la bonne direction. En partenariat avec l’ONG Ingénieurs Sans Frontières, trois ateliers de recyclage de sachets plastiques vont être installés dans les prochains mois. En s’inspirant de ce qui se passe déjà au Caire, nous souhaitons valoriser ces vieux sachets et par là offrir une nouvelle source de revenu aux habitants de ces deux communes.
Le principe est simple : les gens ramassent les plastiques trouvés dans la rue, dans les collecteurs ou les décharges pour les revendre 100FC/kg (0,2$) à un guichet d’achat-vente. Ce guichet trie la récolte et se porte garant de la qualité des sachets rassemblés pour ensuite les envoyer vers un atelier de recyclage.
Dans ces ateliers de recyclage, les sachets sont déchiquetés, nettoyés, séchés puis agglomérés pour en faire des petites boulettes dures et homogènes que l’industrie plastique pourra utiliser pour fabriquer de nouveaux produits. Chaque étape crée son lot d’emplois et de revenus. Le ressort économique est activé.
Dans l’immédiat, un premier atelier va ouvrir ses portes à proximité de la maison communale de Kimbanseke. Dans un second temps, deux autres ateliers devraient être installés. A terme, ce seront des entreprises privées parfaitement autonomes, capables de traiter 6 à 8 tonnes de déchets plastiques tous les mois. Cela fait plus de 20 tonnes de déchets retirés des rues chaque mois, trente emplois directs et plus de 2.000.000 FC (4000$) de revenu pour les ramasseurs de sachets !!!