Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Du Cabiau à Kinshasa
Publicité
26 juin 2007

Des transports en commun… un peu particuliers !

minibusP1000367Je lisais récemment : "Le transport est un casse-tête qui ôte au Congolais sa dignité et le sens de l’honneur." Cette phrase peut paraître choquante, elle l’est pourtant moins que les conditions dans lesquels la plupart des Kinois doivent quotidiennement se déplacer.

transport_Pour les plus fortunés, il y a les taxis (improvisés!). Ce sont des voitures de particuliers que se partagent une demi douzaine de passagers. On est un peu serré mais il y a moyen de respirer.

Pour les autres, c'est le calvaire quotidien des "taxi-bus". Un vrai cauchemard! Le bétail est mieux traité en Europe. Chaque jour, une myriade de ces mini-bus arpentent les rues de la ville à la recherche du dernier passager qui fera suffoquer la bonne vingtaine de personnes déjà emboîtées. Un receveur, accroché à l’extérieur de la carlingue, crie en boucle la destination du jour et s’assure du même coup que les « têtes » (jargon local) s’entassent bien à l’intérieur.

orangeEn provenance d’Europe, ces épaves sont soigneusement évidées pour devenir, à Kin, de vraies boites à sardines roulantes. Cinq ou six bancs de bois « accueillent » chacun autant de personnes… Claustrophobes s’abstenir. Les authentiques VW Transporter de nos (grands) parents trouvent ici une nouvelle jeunesse. A les voir rouler, on les croirait immortels.

Aux heures de pointe, les « arrêts de bus » (que seuls les habitués peuvent identifier) débordent sur la route. Les candidats au voyage se bousculent dans les starting-blocks. Pour rentrer à la maison ou pour partir travailler, c’est toujours la loi du plus fort… ou du plus rapide.

coffreLa technique consiste à repérer au loin un mini-bus, saisir très rapidement les cris du receveur et bien se positionner pour être dans les premiers. Avant même d’être immobilisé, le véhicule est pris d’assaut. C’est la prise de la bastille. Les gens se battent littéralement pour trouver une place à l’intérieur des tôles. Lorsque plus rien ne peut entrer, le pare-chocs accueille encore les plus vigoureux pour un trajet en équilibre.

Pour les autres, il reste la patience, la chance ou la Ligne 11… Pas la peine de la chercher. La ligne 11, n’est autre que la marche à pieds…

Publicité
Commentaires
C
Pourquoi aucun industriel, personne n'ose créer de société de transport digne de ce nom ..?<br /> Pourquoi personne ne se lance ? Il y en a donc qui ont intérêt à ce que ça dure, cette situation ?????
V
Tu as raison sur toute la ligne. Une chose est certaine, Kinshasa est une ville qui a vu ses infrastructures se détériorées depuis des années pour des raisons que tout le monde connaît. Les infrastructures existantes actuellement étaient installées pour une ville de 500 000 habitants qui en compte aujourd’hui plus de 6 millions. <br /> <br /> L'économie du transport nous renseigne que l'offre du transport est composite, elle exige l’offre en infrastructure (route,…) et l’offre en moyens de transports (véhicule,…). Or le premier pose problème, donc le second a dû mal à exister. L’homme s'adapte à toutes les conditions que lui offre la nature, or le kinois est un humain, donc il s'est aussi adapté (rien à voir avec les bêtes européennes !).<br /> <br /> Comparer l'obtention d’un transport à Kinshasa à la prise de la Bastille est on ne peu plus grave car cette image apocalyptique que l'on colle toujours à l'Afrique lui porte souvent préjudice dans les interprétations de certains individus (certaines nations, certains continents). Pourtant ces derniers sont à l'origine de tous ces maux que connaît ces paisibles citoyens à la recherche du mieux être, comme tout humain du reste. Pour beaucoup d’intellectuels africains, le fait de continuer à soutenir à coût de milliards de dollars des régimes qui n'ont rien n'à voir avec la gestion de la chose publique et l'intérêt commun constitue une participation profonde au processus de dégradation de la dignité des africains dont les kinois font partie,...<br /> <br /> VLADIMIR
K
Au fait, le problème du transport à Kin, relève plus de la nature du Kinois, qui dans un certain sens ne veut pas se faire respecter. Si tu as la chance de faire un tour dans une ville comme Lubumbashi (Est - RDC, Province du Katanga), tu trouveras une autre mentalité.<br /> Mais je préfère te dire au moins que tu viens de résumer dans ces lignes la réalité du transport à Kinshasa.<br /> Je pense que le Kinois est/a le seul et unique Remède à ce problème. S'il veut se faire avoir un système de transport digne de lui, et bien il doit savoir dire "NON" à certain traitement. <br /> Moi je suis Kinois et j'ai toujours dit non à ces conditions inhumaines que nous offrent nos transporteurs.
Du Cabiau à Kinshasa
Publicité
Du Cabiau à Kinshasa
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité
Publicité