Des transports en commun… un peu particuliers !
Je lisais récemment : "Le transport est un casse-tête qui ôte au Congolais sa dignité et le sens de l’honneur." Cette phrase peut paraître choquante, elle l’est pourtant moins que les conditions dans lesquels la plupart des Kinois doivent quotidiennement se déplacer.
Pour les plus fortunés, il y a les taxis (improvisés!). Ce sont des voitures de particuliers que se partagent une demi douzaine de passagers. On est un peu serré mais il y a moyen de respirer.
Pour les autres, c'est le calvaire quotidien des "taxi-bus". Un vrai cauchemard! Le bétail est mieux traité en Europe. Chaque jour, une myriade de ces mini-bus arpentent les rues de la ville à la recherche du dernier passager qui fera suffoquer la bonne vingtaine de personnes déjà emboîtées. Un receveur, accroché à l’extérieur de la carlingue, crie en boucle la destination du jour et s’assure du même coup que les « têtes » (jargon local) s’entassent bien à l’intérieur.
En provenance d’Europe, ces épaves sont soigneusement évidées pour devenir, à Kin, de vraies boites à sardines roulantes. Cinq ou six bancs de bois « accueillent » chacun autant de personnes… Claustrophobes s’abstenir. Les authentiques VW Transporter de nos (grands) parents trouvent ici une nouvelle jeunesse. A les voir rouler, on les croirait immortels.
Aux heures de pointe, les « arrêts de bus » (que seuls les habitués peuvent identifier) débordent sur la route. Les candidats au voyage se bousculent dans les starting-blocks. Pour rentrer à la maison ou pour partir travailler, c’est toujours la loi du plus fort… ou du plus rapide.
La technique consiste à repérer au loin un mini-bus, saisir très rapidement les cris du receveur et bien se positionner pour être dans les premiers. Avant même d’être immobilisé, le véhicule est pris d’assaut. C’est la prise de la bastille. Les gens se battent littéralement pour trouver une place à l’intérieur des tôles. Lorsque plus rien ne peut entrer, le pare-chocs accueille encore les plus vigoureux pour un trajet en équilibre.
Pour les autres, il reste la patience, la chance ou la Ligne 11… Pas la peine de la chercher. La ligne 11, n’est autre que la marche à pieds…